- Présentations de la journée d'étude et du carrefour des décideurs
- Résumés des présentations (abstract book): nouvelle version (21.06.2006) (EN)
- Recommandations des scientifiques belges (EN/FR/NL)
- Liste noire et liste grise d'espèces non-indigènes en Belgique
- Articles généraux sur les invasions biologiques en Belgique
> Que sont les invasions biologiques?
Suite à l'accroissement des échanges commerciaux et de la circulations des biens à travers le monde, de plus en plus d'espèces sont introduites - intentionnellement ou non - en dehors de leur aire de distribution naturelle. Certaines d'entre elles sont capables de se reproduire dans les nouveaux environnements où elles ont été introduites. Si la plupart de ces espèces exotiques persistent seulement au travers de petites populations isolées, quelques unes peuvent adopter un comportement beaucoup plus 'agressif'. Elles vont développer des populations importantes, se disperser à travers les paysages, entrer en compétition avec les espèces indigènes et altérer le fonctionnement des écosystèmes. Ces dernières sont appelées espèces exotiques invasives ou espèces exotiques envahissantes (EEE).
La jussie Ludwigia peploides est typiquement une plante aquatique invasive. Originaire d'Amérique latine, elle a été introduite accidentellement dans le Sud de la France en 1820. Elle a d'abord colonisé les plans d'eau de Camargue et d'Aquitaine, puis s'est largement répandue vers le nord en l'espace de 30 ans seulement pour atteindre aujourd'hui la frontière belge. Les études scientifiques montrent que la jussie est capable de se développer très rapidement et de former d'épais tapis flottants à la surface de l'eau qui concurrencent fortement les espèces indigènes, provoquent une altération des propriétés physico-chimiques de l'eau, constituent un frein hydraulique important pouvant accroître les risques d'inondation et entraînent l'atterrissement accéléré des plans d'eau (voir photos).
Photos : Nicolas Pipet (Institution Interdépartementale du bassin de la Sèvre Niortaise, France).
Les EEE sont responsables de dégâts écologiques et socio-environnementaux importants. Les coûts liés à leur gestion et aux mesures préventives à mettre en oeuvre sont extrêmement élevés. Dans une étude récente, David Pimentel et al. estiment que le coût lié aux dégâts provoqués par les EEE à travers le monde est de 240 $ par an et par personne et grève l'économie mondiale de 5 % de ses capitaux. Cette somme colossale dépasse de loin les coûts combinés des catastrophes naturelles, ce qui fait que la problématique des invasions biologiques est un sujet de préoccupation majeur dans de nombreux pays.
Il y a toutefois un espoir de venir à bout des problèmes liés aux invasions biologiques, qui passe par la mise en place de nouvelles stratégies pour éviter les nouvelles introductions et gérer de manière adéquate les populations d'espèces invasives qui sont déjà installées. 'SOS invasions !' est une initiative qui vise à rassembler l'information scientifique sur les invasions biologiques en Belgique et à répondre aux questions suivantes. Les espèces invasives sont-elles fréquentes en Belgique? Comment les détecter? Comment sont-elles introduites? Comment se dispersent-elles dans l'environnement? Quel est leur impact sur les secteurs clés d'activité? Quelles sont les espèces qui pourraient nous envahir dans un futur proche? Comment prévenir et contrôler les invasions biologiques?
'SOS invasions !' se décline en deux journées : la première qui permettra de faire le point sur les connaissances scientifiques en Belgique et la seconde dédiée à l'examen des problématiques rencontrées sur le terrain et des outils dont nous disposons pour prévenir et contrôler les invasions biologiques.